Agnès McLaren, première femme médecin de Montpellier

Il y a de ces femmes pour qui le destin était tracé et qui ont suivi leur route en accomplissant de merveilleuses choses. Pour d’autres, le chemin ne fut pas aussi simple, semé d’embuches. Pour ce troisième numéro, nous vous emmenons sur les traces d’Agnès McLaren, première femme médecin de la ville de Montpellier.

 

Montpellier ville d’accueil

Née en 1837 à Edimbourg en Écosse, d’un père politicien écossais, Agnès grandit dans une maison où la justice sociale occupe une place importante, et c’est auprès de sa belle-mère Priscilla qu’elle s’engage dans le combat pour la libération des femmes, elle sera même élue secrétaire de la société nationale d’Edimbourg pour le suffrage féminin. Refusée à l’Université pour étudier la médecine, c’est à 38 ans qu’elle est accueillie par la faculté de médecine de Montpellier. Deux ans plus tard, sa thèse « Flexions de l’Utérus » lui permet de devenir la première femme praticienne de Montpellier.

 

Une dame de combat

C’est entre 1879 et 1881 que l’écossaise retourne dans son pays de naissance ; malheureusement la mentalité et l’opposition persistante des médecins la poussent à revenir vivre en France et à s’installer à Cannes où elle ouvre un cabinet de consultation permettant de soigner les plus démunis grâce aux frais qu’elle facture à des clients plus aisés. C’est en 1905 qu’Agnès entend parler d’une coutume en Inde appelée la Purdha, une tradition qui empêche les femmes d’être vues par des hommes différents de ceux de la famille. Elle s’engage alors dans une mission catholique afin d’aller voir ce qu’il s’y passe et y fonde l’hôpital Sainte-Catherine à Rawalpindi. Elle y forme des religieuses sur place répondant aux besoins des patientes, mais un nouveau combat s’annonce : la loi interdit aux femmes religieuses de pratiquer la gynécologie. Elle se bat alors pour obtenir la levée de cette restriction et engage l’Autrichienne Anna Maria Dengel, qui poursuivra son combat et créera la Medical Mission Sisters, une communauté catholique de sœurs se consacrant aux soins des femmes et des enfants du monde entier.

 

Dans les mémoires

Sa santé est fragile, et Agnès décède le 17 avril 1913 à l’âge de 75 ans des suites d’une maladie des poumons. Elle reposera en paix à Antibes, et son histoire de vie ne cessera d’être racontée. En sa mémoire, l’Écossaise Caroline Debladis qui a fondé une association en son nom, remet tous les deux ans, un prix récompensant le travail de thèse portant sur la santé des femmes ou des enfants.