Anne-Madeleine de Conty, la favorite Royale

Pour ce deuxième numéro, Emma vous propose de découvrir l’histoire de Anne-Madeleine de Conty dont la générosité aura une véritable empreinte sur la ville. Bienfaitrice de l’Œuvre de la Miséricorde, Anne de Conty d’Argencourt, dite Mlle de Lamothe – Argencourt, membre de la Maison de la reine Anne d’Autriche, aurait été la maîtresse du jeune Louis XIV avant d’être impliquée dans la célèbre Affaire des Poisons.

 

Fille de Pierre Conty d’Argencourt, bâtisseur de plusieurs places fortes françaises et surnommé l’Archimède de Montpellier, épouse de Gabriel de Grasset, seigneur de Farlet, conseiller à la Cour des comptes, aides et finances de Montpellier, elle serait née à la fin des années 1630 à Montpellier. Selon Bussy-Rabutin dans son Histoire amoureuse des Gaules, elle a une intrigue avec Louis XIV dans les années 1660. Une passion qui serait née alors que la mère de la jeune fille recevait chez elles à Montpellier la cour royale. Elle est décrite ainsi par Mme de Motteville, première femme de chambre et confidente intime d’Anne d’Autriche : « Elle n’avait ni une éclatante beauté, ni un esprit fort extraordinaire, mais toute sa personne était fort aimable. Sa peau n’était ni fort délicate, ni fort blanche, mais ses yeux bleus et ses cheveux blonds, avec la noirceur de ses sourcils et le brun de son teint, faisaient un mélange de douceur et de vivacité si agréable qu’il était difficile de se défendre de ses charmes. Les traits de son visage étaient parfaits, elle avait un très bon air et une fort belle taille. Elle avait une manière de parler qui plaisait et elle dansait admirablement bien. Sitôt qu’elle fut admise à un petit jeu où le roi se divertissait quelquefois le soir, il sentit une si violente passion pour elle que le ministre Mazarin en fut inquiet. » Elle devint la maîtresse du roi mais fut surtout dévorée par une passion ardente pour le marquis de Richelieu. Désireux de briser la passion du roi, Mazarin et la reine apprirent au souverain le nom de son rival. Louis XIV, humilié et trompé, se montra dédaigneux. Anne choisit de se retirer au couvent des Filles Sainte-Marie de Chaillot. On dit même qu’elle s’y retira d’elle-même à la mort du marquis de Richelieu, sans pour autant prononcer les vœux de religieuse.

Elle sera compromise dans l’Affaire des Poisons, une série de scandales impliquant des empoisonnements survenus entre 1679 et 1682, sous le règne de Louis XIV, et qui secouèrent Paris et la Cour. Plusieurs personnalités éminentes de l’aristocratie furent impliquées, et ces affaires installèrent un climat hystérique de « chasse aux sorcières » et aux empoisonneuses.

Anne-Madeleine de Conty d’Argencourt décède à Montpellier le 9 janvier 1718 à plus de 80 ans. Dans son testament du 6 septembre 1715, elle lègue aux pauvres dont la congrégation des Dames de la Miséricorde prend soin, sa maison de la rue Montpellieret, devenue depuis Maison de l’Œuvre de la Miséricorde, puis siège du bureau de bienfaisance et Centre communal d’Aide sociale de la Ville.

 

 

Sources :

http://favoritesroyales.canalblog.com/archives/2012/07/26/24782600.html

https://www.montpellier.fr/4412-femmes-de-montpellier.htm

Texte Marie GINESTE