19 Juil Camille Catan, Organisatrice d’évènements
Camille Cattan est directrice artistique, organisatrice d’événements, on lui doit notamment les Dimanches du Peyrou ou 36h à Sète, elle fait partie de ces femmes passionnées qui ne laissent pas indifférent. Figure attachante, elle compte incontestablement parmi celles qui font bouger les rangs de notre ville. Rencontre.
Emma : Qui êtes-vous, Camille ?
Je suis parisienne. J’ai vécu 19 ans dans la capitale, et puis je suis partie m’installer à Saint-Tropez où je suis restée quatre ans. J’avais 23 ans que j’ai posé mes valises à Montpellier. Je n’en suis jamais repartie. Je suis littéralement tombée amoureuse de la ville.
Emma : Vous avez eu mille vies en une. Avec vous, on a l’impression que rien n’est impossible…
J’ai eu beaucoup d’expériences professionnelles différentes, c’est vrai ! Dans le commerce, dans la vente, la mode. J’aime le contact, les rapports humains simples, positifs et joyeux. J’ai même monté ma propre boutique, Hippie Market, c’était une grande friperie à côté de Saint-Roch. En parallèle, j’organisais des événements, des expositions, des soirées, des rencontres. Lorsque je suis tombée enceinte de mon deuxième enfant, j’ai eu envie de créer « un rendez-vous » pour la ville de Montpellier, quelque chose de sympathique, pour que l’on puisse se retrouver.
Emma : C’est là que vous imaginez les Dimanches du Peyrou…
Exactement. À l’époque, j’ai demandé conseil à mon père. Originaire d’Avignon, il est antiquaire et s’occupe du marché de brocante de Villeneuve-lès-Avignon depuis bientôt trente ans. Il m’a dit « Montpellier, ça ne va pas être simple pour la brocante » ! (Rires) Il n’avait pas tort, la ville n’était pas connue pour les bonnes affaires de chine. Cela n’a pas été simple. J’étais une femme dans un milieu d’hommes. Je me souviens du premier jour, je plaçais les camions et je me suis dit « mon Dieu, comment vais-je faire ? »… et puis finalement, tout s’est bien déroulé. J’étais motivée ! Et j’ai bien fait ! L’événement est devenu le rendez-vous que j’attendais. Il attire de plus en plus de monde, et ce depuis neuf ans. Chaque dimanche, on réunit environ 70 exposants et on est même monté jusqu’à 130 !
Emma : Vous avez un lien particulier avec le Marché du Lez…
Oui. Je fais partie de l’aventure depuis les tout débuts. Avec Alexandre Teissier, nous sommes amis depuis trente ans. Nous partageons la même passion pour la brocante, les bons moments où l’on peut se retrouver autour de la table, bien manger, boire un coup. Nous avons monté une super brocante ! L’ouverture dans ce quartier-là n’était pas évidente à l’époque, et quand on voit ce que c’est devenu, c’est génial !
Emma : Êtes-vous toujours impliquée dans le projet ?
Oui. Je m’occupe des relations publiques, relations presse, des émissions de radio France Bleu Hérault et de quelques organisations d’événements. J’y ai passé trois ans physiquement et maintenant j’y vais environ une fois par semaine, car je ne peux plus tout faire !
Emma : Vous venez de lancer un nouveau projet sur Sète…
Oui le 36h à Sète ! Cela fait quelques années que je voulais organiser un événement là-bas. Il aura lieu une fois par mois, sur deux jours, dans des endroits différents de la ville. Le but, c’est de faire venir les gens pour qu’ils se rencontrent et passent un bon moment. La première édition a eu lieu au mois de juin. On a organisé deux jours autour de la bistronomie en partenariat avec Le Rio et The Marcel, et en présence des artistes Karine Detcheverry et Salamech. La plupart des participants ont dormi sur place, du coup le lendemain nous nous sommes tous retrouvés pour une brocante. En fait, plus qu’un événement, c’est une expérience que nous proposons.
Emma : Parlez-nous de La Supérette…
C’est vraiment une équipe d’amour, j’adore travailler avec elle. Tous les deux mois, nous organisons à la Halle Tropisme un gros vide-dressing, brocante, marché aux plantes, marché de créateurs, de bouquins. Le lieu en lui-même est déjà bien atypique !
Emma : En août 2018, vous créez votre agence événementielle…
Oui. Cela fait plus de dix ans que j’exerce ce métier. C’était la suite logique. Pour tous les événements que j’organise, je suis aidée par une super équipe. Il y a Johana Pocobene, Anne-Sophie Jourdan, sur 36h à Sète j’ai un co-directeur artistique qui s’appelle Jimmylee Hamou.
Emma : On sent que vous bouillonnez d’idées…
Oui, je pense que j’ai toujours été énergique, que c’est ma nature profonde, je suis comme ça.
Et j’ai la chance de récupérer assez vite, je suis la reine de la sieste, je me lève très tôt le matin. Je me repose trente minutes et c’est reparti !
Emma : Femme, mère, entrepreneure… Comment faites-vous pour tout concilier ?
Je ne vais pas édulcorer la vérité, cela n’a pas toujours été simple pour concilier vie de famille et travail. Mes enfants ont des âges assez éloignés, ma fille a vingt-six ans, et mon fils va avoir douze ans. Parfois même pour eux, cela a pu être un peu difficile. J’étais beaucoup sollicitée. J’ai appris aussi à dire stop et à faire passer mes enfants en priorité quand il le fallait. Je leur ai également bien expliqué ce qu’est mon métier, je les ai beaucoup emmenés avec moi lorsque je le pouvais.
Emma : Êtes-vous fière de votre parcours ?
Je suis fière de l’engagement sincère et honnête que je propose. Et puis je suis à l’écoute de la critique, il faut savoir reconnaître ce qui est bien comme ce qui ne l’est pas. J’ai rencontré des personnes de réseaux et de milieux complètement différents et j’ai appris énormément de tout cela. Aujourd’hui, j’adore faire rencontrer ces différentes personnes, créer des alchimies. Ma mère m’a appris à me sentir bien en toute situation, à m’adapter constamment aux êtres, et à aller vers eux. Tous les matins j’essaie de me mettre dans une bonne dynamique en me disant qu’il va se passer un truc fantastique aujourd’hui.
Emma : Vous êtes déjà très accomplie. Que peut-on encore vous souhaiter ?
Que les belles choses et les belles rencontres continuent. Je veux pouvoir poursuivre en mettant mes idées et mon savoir-faire à profit. Que ma famille, mon entourage, les personnes qui partagent ma vie soient heureux. J’aimerais que l’on retrouve un climat plus protecteur, moins anxiogène, avec plus de liberté.
Propos recueillis par Marie Gineste /Photos @ Charlène Pelut