Clara Langelez, artiste authentique

Sensible, dans sa vie comme dans son art, Clara Langelez est une artiste authentique, une femme intuitive qui, à travers les œuvres qu’elle conçoit et dessine, libère nos imaginaires.

 

Enfant, Clara dessine tout le temps. La petite fille se rêve styliste. Dans ses carnets à croquis, elle habille les femmes. C’est donc naturellement qu’elle s’oriente vers les Arts Appliqués. Elle y découvre l’architecture d’intérieur et choisit d’en faire son métier. Elle quitte sa Picardie natale pour la capitale. Mais le sel de la création lui fait défaut. Qu’à cela ne tienne, la jeune femme quitte Paris pour un aller, avec retour, direction l’Amérique du sud. Pendant sept mois, Clara voyage, mais surtout elle renoue avec le dessin. Elle dispose de temps et d’une source d’inspiration intarissable. Et puis très vite elle troque contre quelques nuitées ses premières fresques qu’elle appose sur les murs des auberges de jeunesse où elle se rend. Pendant un mois, la jeune Picarde réussit l’exploit de voyager en troquant ses dessins. Le retour à Paris n’en sera que plus difficile. La graine plantée commence à germer. Convaincue que sa vie n’est pas ici, elle déménage dans le sud de la France, à Montpellier.

Elle consacrera une année à l’exploration de son art, une année parfois difficile mais certainement décisive. Un soir, elle croisera la route de deux artistes montpelliérains en train de coller. Elle fait demi-tour, va à leur rencontre et leur demande si elle peut regarder. De fil en aiguille, elle finit par mettre la main à la pâte. Puis elle rencontre Françoise, la personne qui gère l’association du quartier. Grâce à ses encouragements, elle pose son premier collage, la Brésilienne.

Le début d’un parcours sans faute. Elle expose à la Galerie Éphémère en février 2019, puis à Saint Ravy pour l’exposition Résilience organisée par Cercle Rouge avec le CCAS de Montpellier, avant de rejoindre Loraine Motti au Spot à Nîmes. Elle participe à Arte Rossa avec le collectif Les Biches, avant de monter sa première exposition personnelle à la Station. Une première mise à nu qu’elle juge incroyable et grâce à laquelle elle apprend beaucoup sur elle-même et sur son travail d’artiste.

Un travail scindé en deux grands axes. Les fresques d’une part, qui sont essentiellement des « commandes », et les portraits. Même si elle ne se l’explique pas vraiment, elle a toujours été fascinée par les yeux, les regards des personnes qu’elle rencontre ou qu’elle croise. Mais ce qui l’intéresse avant tout, c’est de mettre sur un même plan ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas immédiatement. Un peu comme des filtres juxtaposés.

Dans les deux cas, elle aborde les mêmes sujets comme les matières organiques, les textures qui peuvent s’apparenter au végétal. Un travail qu’elle décrit comme un paysage « organique » empreint de subjectivité qui stimule l’imaginaire. Elle aborde avec enthousiasme les notions de « plein » et de « vide » pour laisser la place à différents degrés de lecture.

Après le feutre, le crayon, le graffite, le charbon, ou encore le marqueur, Clara explore depuis peu la couleur grâce à la peinture acrylique. Une tout autre approche qu’elle prend plaisir à découvrir et que l’on pourra a priori apprécier très prochainement lors de sa prochaine exposition visible dès le mois de décembre à Artesan.

 

www.claralangelez.com

Texte Marie GINESTE / Photos @Guilhem CANAL