Maison Fauve - Emilie Faurie

Emilie FAURIE, Maison Fauve

Voilà une femme au parcours inspirant ! Avec ses collections de patrons aux détails soignés, elle séduit autant les débutantes que les couturières plus expérimentées.

Émilie, Maison Fauve, qu’est-ce que c’est ?

Nous sommes une marque de prêt-à-porter à coudre haut de gamme. Nous créons des patrons de vêtements avec des concepts de collection, des garde-robes complètes avec des propositions de tissus.

 

Vous proposez une alternative à la « consommation » de mode…

Oui. Ce qui n’empêche pas, par ailleurs, d’aimer la mode et d’aimer la consommer. L’idée consiste à offrir l’alternative de pouvoir coudre ses vêtements. Nous défendons une image de la couture différente du loisir créatif. Lorsque vous passez deux jours à faire votre manteau, vous ne l’envisagez pas tout à fait de la même manière. Le rapport aux vêtements se déplace. Mais cela ne doit pas non plus être un sacerdoce. On n’est pas dans les années 50, bien heureusement ! (Rires)

 

Vous parliez de garde-robe…

Oui, nous proposons des robes, des blouses, des manteaux, des pantalons, des combis, des salopettes…

 

Des mailles, peut-être ?

Très peu. Une robe longue sortie l’année dernière. Coudre la maille, ce n’est pas forcément plus difficile, mais c’est particulier à patronner.

 

Qu’aimez-vous dans la couture ?

Avec un même dessin technique, un même vêtement, selon qu’on y appose un tissu riche et sophistiqué ou un tissu plus quotidien et moins chargé, ne s’exprime pas pareil. D’ailleurs, c’est ce que font beaucoup de marques. Elles ont un modèle de vêtement, qu’elles transforment d’une saison à l’autre et qu’elles déclinent, une fois en le proposant dans un baccara pailleté, une autre fois dans une viscose, ou encore dans du jean.

 

Vous aimez les vêtements et la mode…

La couture est un moyen d’accéder à la mode, mais ce n’est pas une fin en soi. Ce qui est intéressant avec Maison Fauve, c’est que les clientes ont le choix. Soit de vouloir le vêtement comme sur la photo ; elles vont donc acheter le tissu, le patron et faire ce qui est présenté. Soit au contraire, elles vont y projeter leur propre univers en choisissant leurs propres fournitures.

 

Vous êtes sensibles à leur création…

Oui. Nous sommes très présentes sur les réseaux sociaux. Nous adorons quand elles postent leur création pour montrer la valeur ajoutée de leur travail.

 

Vous leur proposez des tutoriels également…

Nous développons une multitude de supports pour accompagner nos clientes. Des tutos vidéo sur notre chaîne YouTube pour tous nos patrons par exemple. Ajouter un petit col, un poignet, des froufrous, des volants… Le petit détail qu’elles pourront ensuite agrémenter sur n’importe quel patron. C’est de cette manière que nous leur apportons une latitude de personnalisation.

 

Depuis combien de temps faites-vous cela ?

J’ai commencé à développer une activité de créatrice de patrons il y a six ans. À la base, je suis chirurgien-dentiste. J’ai toujours dessiné et j’ai toujours adoré la mode. Par contre, j’étais complètement ignorante en matière de couture. Lorsque j’attendais mon deuxième enfant, j’ai dû m’arrêter de travailler assez tôt. Je cherchais à m’occuper. Je suis tombée sur l’annonce d’une couturière qui proposait, sur présentation d’images ou de dessins, de réaliser des vêtements. Je me suis dit : ça peut être cool !

 

Tout est parti de cette rencontre…

En quelque sorte. Elle m’a proposé de m’apprendre. J’étais sceptique, je n’avais jamais touché une machine à coudre de ma vie. Finalement, j’avais la dextérité requise. Voir que je pouvais, littéralement, passer de la feuille au vêtement fini ! J’ai adoré. J’ai acheté des bouquins de modélisme, des patrons…

 

Est-ce devenu un loisir ?

Oui. Mais très vite plus. J’ai ouvert un compte Instagram et un blog, qui s’appelait « dessine-moi un patron ». Parallèlement, j’ai démarché une modéliste et j’ai lancé une première collection de trois patrons. C’était en 2015. Il y a eu un véritable engouement. J’ai été contactée par des merceries pour revendre mes patrons.

À ce moment-là, vous exercez toujours votre métier de chirurgien-dentiste…

Oui. J’ai fait les deux pendant presque cinq ans. Jusqu’à ce que cela devienne trop compliqué. La marque grandissait, sa visibilité aussi. À un moment, il a fallu arbitrer. J’étais très anxieuse de lâcher le cabinet. J’avais une situation confortable. J’ai beaucoup travaillé et sacrifié pour être dentiste. Mais je voyais bien que la marque avait du potentiel. Alors je me suis fait accompagner par une pépinière d’entreprises.

 

C’est là que vous rencontrez Julie qui vous accompagne aujourd’hui…

Oui. Dans la vie, je sais faire deux choses. Dessiner des vêtements, et soigner des dents. C’était essentiel que je sois accompagnée. Je n’aurais pas été capable de gérer toute seule une telle structure. Julie était conseillère en création d’entreprises. Elle m’a aidée à passer de l’état de projet à une entreprise viable et durable. Nous avons créé la société le 15 avril 2020.

 

À quel rythme sortez-vous vos collections ?

Nous avons deux collections, une printemps-été, une automne-hiver. En plus de cela, nous sortons deux patrons bonus saisonniers. Pour cet hiver, c’est un duo blouse et robe, que nous présentons pour les fêtes.

 

Tous vos patrons sont-ils en vente sur le site internet ?

Pratiquement tous. Nous avons seulement deux ou trois modèles depuis six ans qui sont sortis du catalogue. Nos patrons papier sortent en pochette. Mais nous avons également des patrons au format pdf. Ils sont plébiscités par une partie des clientes. C’est un produit qui reste plus accessible en termes de tarifs et pour l’étranger. Selon les pays, les frais de port sont plus élevés que le patron lui-même. L’export représente quand même 20 % de notre chiffre d’affaires.

 

Vous proposez des boxes. C’est une super idée de cadeau…

Oui. Elles se présentent dans une boîte cartonnée, avec un gros sticker développé spécialement pour le produit. À l’intérieur, il y a le métrage de tissu nécessaire, le patron dans une pochette, les aiguilles, le fil et les accessoires de mercerie qui pourraient être nécessaires. L’idée c’est de pouvoir réaliser le produit à l’identique. C’est l’outil parfait pour les personnes qui n’arrivent pas à passer le cap de coudre un vêtement. Nous nous adressons à des couturières qui aiment le vêtement.

 

www.maison-fauve.com