30 Juil Maryne du blog « Explore le Monde »
Originaire de Paris, Maryne vit à Montpellier depuis une dizaine d’années. Étudiante en communication et marketing, elle est piquée par le virus du voyage à l’occasion d’un séjour au Costa Rica en 2015. À son retour en France, elle décide finalement de repartir pour 6 mois en Amérique du Sud. Avec son « Jules », elle crée « Explore le Monde » et commence à partager son carnet d’aventures. Aujourd’hui, ce qui devait être le moyen de garder contact avec la famille est devenu un travail à plein temps. Rencontre.
Emma : Qu’est-ce qui vous a poussés à créer ce blog ?
Maryne : Au début, nous avons voulu partager avec notre famille, nos amis pour qu’ils puissent suivre le périple et pour garder le lien. Très vite, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des inconnus qui se mettaient à nous demander des conseils, à suivre nos aventures, nos photos. Du coup en rentrant d’Amérique du Sud, nous nous sommes dit que c’était dommage de couper ce lien. Il y avait déjà quatre mille personnes qui nous suivaient. Nous avons donc continué à partager nos périples en France, en Europe, à l’étranger.
Emma : Comment construisez-vous le contenu que vous diffusez ?
Maryne : Comme un carnet d’aventures sur tous les pays qu’on explore. On y trouve aussi des conseils de voyage, du genre préparation d’un sac à dos, choix d’une assurance voyage etc. Nous essayons de valoriser le tourisme durable et responsable en mettant en lumière des initiatives de marque. Par exemple avec la crème solaire qui protège les océans, pour que les voyageurs aient un comportement proche de zéro déchet, plus responsable.
Emma : À quels moments vous êtes-vous dit « j’arrête d’exercer ma profession pour me consacrer au blog » ?
Maryne : C’est une expérience personnelle difficile qui m’a fait tout lâcher, dont mon travail en agence de communication. Jules a fait de même. Nous nous consacrons exclusivement au blog depuis 5 ans.
Emma : Comment choisissez-vous une destination ?
Maryne : Cela dépend. Il y a les choix personnels comme notre voyage en Inde, soit des contacts d’Offices de Tourisme qui veulent mettre en lumière une destination, ce que nous avons fait en Dominique. Mais nous mettons toujours en avant la notion de tourisme durable et responsable. Nous ne travaillons qu’avec des marques qui décident de s’engager sur des projets environnementaux, sociaux. Par exemple Chapka Assurances ou Liligo. Mais tous les voyages ne sont pas sponsorisés et le plus souvent ce sont les Offices de Tourisme qui viennent directement vers nous.
Emma : Comment gérez-vous les réseaux sociaux ?
Maryne : Jules gère le site et moi les réseaux Facebook, Instagram. Nous essayons de rester authentiques, de ne pas nous perdre avec des partenariats qui n’ont rien à voir avec le voyage. Nous gardons toujours en tête notre objectif, notre philosophie : le voyage, la rencontre avec les gens, leurs coutumes… Et heureusement, nous avons très peu de messages négatifs, très peu d’attaques. Ou alors elles sont constructives. Les personnes sont dans de vrais échanges.
Emma : Quel est votre réseau préféré ?
Maryne : Instagram, il y a un vrai lien avec les gens, de vrais échanges et plus d’impact, il me semble.
Emma : Y passez-vous beaucoup de temps ?
Maryne : En voyage, oui. Soit je « poste » en simultané, en lien avec l’émotion que j’ai ressentie, soit en décalé. Ce que je fais de plus en plus, car je ressens de plus en plus le besoin de m’imprégner du moment, de profiter de l’instant et de ne pas être tout le temps devant l’appareil photo ou la caméra.
Emma : Combien de pays avez-vous visités ?
Maryne : Environ trente pays depuis 2015.
Emma : Voyager, qu’est-ce que cela a changé dans vos vies ?
Maryne : Cela m’a permis de me retrouver, de guérir des blessures. Les rencontres m’ont enrichie. La confrontation avec les cultures différentes, le fait de sortir de ma zone de confort… Je me suis découvert une capacité d’adaptation que je ne soupçonnais pas.
Emma : Comment voyez-vous l’avenir ?
Maryne : Nous aimerions voyager encore plus, tout en réduisant le plus possible notre impact sur l’environnement. Jules est actuellement en stage de voile. Il aimerait naviguer jusqu’aux Caraïbes en voilier. C’est aussi ce qu’apporte le voyage ! Réaliser des choses que l’on n’aurait pas imaginé faire. Comme on l’a fait avec notre voyage « abonné » en Tanzanie.
Emma : Êtes-vous partis avec des « followers » ?
Maryne : Oui, en janvier, nous sommes retournés en Tanzanie avec 10 personnes que nous ne connaissions pas. Cela a été une expérience humaine extraordinaire.
Emma : Quel sera votre prochain voyage ?
Maryne : En France, en Dordogne, mais je n’en dis pas plus pour l’instant…
Emma : Vous vous êtes lancés dans un tout nouveau challenge en fin d’année en créant Moea…
Maryne : Depuis que je suis petite, j’aime les bandeaux à cheveux. C’est un accessoire que je porte depuis toujours, et en voyage, c’est très pratique ! L’idée m’est venue précisément en Inde alors que je visitais une coopérative de tissus. J’ai dit à Jules « je vais acheter des tissus et confectionner des head bands du monde »… Alors que je ne sais pas coudre… (rires). L’idée a trotté dans notre tête, j’ai ramené des tissus de tous nos voyages. Au final j’ai appris à coudre, et j’ai lancé l’Atelier en décembre 2019.
Emma : Pourquoi ramener des tissus du monde entier ?
Maryne : L’idée c’est avant tout de mettre en lumière les artisans que j’ai rencontrés, participer à l’économie locale, mettre en avant les couleurs, les cultures… chaque head band est l’histoire d’un voyage.
Emma : Où peut-on les trouver ?
Maryne : Ils sont commercialisés sur le site et les réseaux sociaux. J’ai été contactée par une boutique de Côte d’Or qui m’a commandé des articles ainsi que par une boutique de Montpellier. Je vais lancer d’autres produits : nœuds papillon, lingettes, pochettes… mais avant, il faut que j’apprenne à les fabriquer ! Dans un premier temps, je vais exposer au Nomade Festival qui a lieu fin août.
Emma : Et pour l’avenir, que vous souhaite-t-on ?
Maryne : Nous allons lancer une web série qui parlera des peuples autochtones que nous rencontrons. Le premier épisode sera consacré aux Kurias, un peuple de Tanzanie. Encore une fois, l’idée c’est d’aller à la rencontre de différentes cultures, de différentes communautés, de comprendre ce qui les unit, ce qui les différencie. Cette fois, nous sommes accompagnés d’un vidéaste, Loris Monteux. Nous réfléchissons à faire cela aussi en France. Nous allons voir comment est accueilli le premier épisode.
www.explorelemonde.com
www.moea-creations.fr
Propos recueillis par Marie GINESTE / Photos @Guilhem CANAL