05 Oct Stéphanie LÉVY, Dessinatrice d’humour
Dessinatrice, coach, intervenante, chroniqueuse, maman, épouse… les casquettes sont nombreuses ! Elle nous raconte son parcours et nous explique comment elle est devenue dessinatrice sans vraiment le vouloir.
Êtes-vous montpelliéraine ?
De cœur ! Je suis parisienne. Je me suis installée ici il y a deux ans, juste avant le premier confinement.
Je crois savoir que vous n’avez pas toujours dessiné…
C’est vrai. J’étais chef de projet digital à la RATP. J’ai été amenée à me déplacer sur tous nos sites, même à l’étranger, pour le suivi de projets mais aussi dans le support des équipes. J’animais des réunions, des ateliers de brainstorming sur une ou deux journées pour stimuler, générer de la créativité et de la collaboration au sein des équipes qui parfois ne se connaissaient pas, ne parlaient pas la même langue ou même ne s’entendaient pas. C’est par ce biais que je me suis intéressée au coaching. Je me suis formée, et au cours de ces animations, j’ai découvert le sketchnoting.
De quoi s’agit-il ?
C’est un processus créatif et graphique par lequel un individu peut noter ses pensées et les organiser à l’aide d’illustrations, de symboles, de structures et de textes. Cela me semblait un peu gadget au départ, puis j’ai très vite compris l’intérêt de l’outil.
C’est à ce moment-là que vous commencez à vous intéresser au dessin…
Oui. Au départ, c’était plus un outil pour moi. J’ai exercé cette activité pendant un peu plus de trois ans. Puis j’ai décidé de tout quitter et de venir à Montpellier pour suivre un complément à ma formation de coaching en PNL et en analyse transactionnelle. Avec le confinement, il y a eu un petit coup d’arrêt. Une chose en amenant une autre, je ne sais pas exactement à quel moment s’est fait le lien avec le dessin, je me suis mise à dessiner ce que j’avais à dire du quotidien. Je le faisais déjà sur Twitter, d’ailleurs, en racontant ma petite vie de famille.
Vos dessins ressemblent à ceux des bandes dessinées…
Dans le style un peu, mais je ne fais pas d’album. Je crée des micro-histoires, des dessins souvent isolés. Cela pourrait se rapprocher du dessin de presse. Le dessin est « naïf » mais mes bulles parfois piquantes voire grinçantes. C’est un peu ma signature.
Vous abordez beaucoup de thématiques différentes, de la famille en passant par l’actualité, est-ce une volonté ?
Mon idée de base était de réaliser un recueil, soutenu par le dessin, des nombreux tweets que j’ai accumulés sur la famille en sept ans. Certains sont assez drôles et ont rencontré un vrai succès. Les personnes intéressées ont suivi la croissance de mes trois enfants au fil des tweets. Au départ, j’ai même cherché un dessinateur pour le faire. Mais je n’arrivais pas à lâcher mon « bébé ». Alors je me suis lancée. J’ai développé une petite collection de personnages représentant surtout ma famille, et progressivement, j’ai eu envie d’aller plus loin et de parler de ce qui me touche.
Le petit personnage féminin, est-ce vous ?
Oui, j’ai évité de dessiner le corps, j’ai zappé la question. (Rires) Le personnage soit chauve, soit un peu rouquin, est plutôt inspiré de mon mari même s’il n’est pas vraiment d’accord avec mon interprétation (Rires). J’ai commencé en avril 2020, je me cherche encore un peu. Je me fais la main. Mais je prends de l’aisance avec le dessin d’actualité qui me demande d’être plus réactive.
L’avis des membres de votre famille compte énormément. Quand vous réalisez une illustration, la leur soumettez-vous à validation ?
Oui et en général, c’est un peu décevant ! (Rires) Ils n’hésitent pas à me dire ce qu’ils en pensent. Je la leur soumets par sécurité aussi, pour vérifier que je ne commette pas d’erreur, que je ne fasse pas dire quelque chose à quelqu’un qui ne l’a jamais dit, ou que ce qui me semble drôle en fait n’a pas lieu d’être. Lorsque l’on se moque, il vaut mieux être un peu sûr de son coup, quand même.
Un mot sur votre actualité ?
En mai dernier, j’ai été contactée par trois Franco-Canadiens qui vivent au Québec. Ils viennent de lancer un réseau social. Ils ont repéré mon travail sur Twitter. Ils m’ont commandé 70 dessins. J’ai failli refuser parce que j’ai eu peur et puis je me suis fait confiance.
Qu’est-ce que l’on pourrait vous souhaiter pour la suite ?
J’aimerais vraiment publier ce recueil sur mes histoires de famille. Je me suis fixé Noël 2022 comme dead line ! (Rires) Et j’aimerais beaucoup travailler pour un support presse en Occitanie. Mes dessins sont nés ici, à Montpellier.
Propos recueillis par Marie Gineste /Photos @ Charlène Pelut