Virginie BRUGUES, Directrice de l’école MediaSchool Montpellier

Faire bouger les lignes, donner du sens…voilà ce qui motive cette quadragénaire au sourire inaltérable.

Formée à l’université Paul-Valéry de Montpellier (maîtrise de psychologie) puis à l’Essec (entrepreneuriat social), la Montpelliéraine a travaillé pendant onze ans
au sein de la Fondation Agir Contre l’Exclusion (Face) à Paris. En tant que responsable de Face Hérault, elle a aussi lancé, en 2015, à Montpellier, l’une des premières
écoles numériques de France avant de re-joindre la Région, où sa principale mission aura été de penser la cité de l’économie.

 

 

 

 

En 2021, elle prend la tête de l’antenne montpelliéraine Mediaschool. Une école qui a été créée par Franck Papazian il y a une vingtaine d’années, un peu sur la même idée que Thierry Marx avec Cuisine Mode d’Emploi(s) : « refonder les bases pour axer sur tout ce qui est technique », précise Virginie Brugues. « Aujourd’hui, il y a onze campus en Europe et des sites un peu partout en France, qui développent, allons faire un ‘sprint design’ pendant une semaine avec Lab’s 214 comme intervenant pour leur proposer des solutions ». Mais la Montpelliéraine s’investit aussi dans des causes qui lui tiennent à cœur.

 

Comme avec Safi N’Diaye, la capitaine de l’équipe de rugby féminin de Montpellier. « Les filles ont zéro budget communication. Elles sont neuf fois championnes de France, mais pour parler sans langue de bois… tout le monde s’en fout. Elles jouent sur un terrain dégueulasse, elles se blessent, elles n’ont pas de salle de muscu à elles, elles ont un accès restreint entre midi et deux aux équipements de l’équipe masculine… elles ont toutes un travail alimentaire à côté… et bien sûr pas de staff. Ce n’est pas normal, donc nous allons essayer de leur donner un coup de main en leur montant une stratégie de comm avec pour objectif de les suivre sur une saison dès la prochaine rentrée afin de tenter de leur donner plus de visibilité.

 

Nous aimerions organiser une levée de fonds pour qu’elles puissent se doter d’une salle de musculation aussi ». Pour Virginie, la thématique égalité homme/femme a toute son importance au sein du campus. « La Métropole et la CCI ont lancé un dispositif de lutte contre le harcèlement de rue chez les commerçants. C’est notre école qui a été choisie pour prendre en charge la communication digitale ». Aujourd’hui, Virginie n’appartient à aucun réseau de femmes. Un choix assumé. « Je n’ai rien à redire contre les réseaux d’entrepreneures.

 

Mais à plus de quarante ans, j’ai n’ai plus besoin de me construire un réseau, je l’ai déjà ». Ce qui ne l’a pas empêchée de réunir une bonne dizaine de femmes dans ses locaux le 8 mars dernier à l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes, de Coralie Dubost en pas-sant par Françoise Nauton, Barbara Pastre ou encore Agnès Maurin. « En tant que femmes à responsabilités, nous connaissons des problématiques que n’ont pas les hommes. Aujourd’hui, nous manquons de visibilité dans nos actions. Mais aussi d’écoute sur notre charge mentale, nos questionnements, nos doutes. Nous avons toutes envie de pouvoir parler librement sans nous prendre au sérieux quant à ce que nous réalisons sérieusement ». Si, pour l’instant, rien n’est vraiment structuré, les idées sont bien là. Une chose est sûre, elles n’ont pas fini de faire couler de l’encre pour notre plus grand bonheur.

 

Nous avons tous et toutes besoin de modèles qui nous aident à nous construire, qui stimulent notre capacité à créer et nous poussent à donner le meilleur de nous-mêmes. On est au cœur du sujet, non ?

 

 

Texte Marie Gineste
Photos@ Charlène Pélut